Quelques éléments techniques

Voici quelques éléments techniques concernant les matériaux que nous utilisons. Leurs propriétés intrinsèques, leurs qualités respectives, leurs avantages.

 

Le bois de construction

En France les DTU (documents techniques unifiés) imposent l'utilisation de bois classe 2 pour la construction d'édifices en bois. Les bois sont classés en 5 catégories, selon leur plus ou moins grande durabilité : résistance aux insectes et aux champignons. Le hêtre, l'érable par exemple, sont en classe 1. Le chêne, le mélèze, le Douglas sont classe 3, s'ils sont purgés d'aubier*. Le châtaignier est classe 4, seul le robinier faux-acacia, couramment appelé acacia, est classe 5. Nous avons choisi le Douglas, qui provient de l'ouest du Rhône, donc à environ 200 km de Grenoble. Un bois que nous utilisons indifféremment à l'intérieur comme à l'extérieur. Nous utilisons de l'épicéa ou du sapin (classe 1) pour des solivages intérieurs par exemple. Quant au mélèze nous le réservons à des usages extérieurs, son prix étant trop élevé pour en faire de l'ossature bois. Enfin, nous ne travaillons jamais (ou presque) avec les bois du nord (Scandinavie, Finlande notamment), massivement importés en France (ces bois représentent près de 50 % de la construction bois dans notre pays).

 

Le duramen est la partie rosée de ce poteau de Douglas, l'aubier* (ici important) la partie claire.

 

Les panneaux de contreventement

Nous travaillons essentiellement avec deux panneaux ; l'Agepan DWD 16 mm (densité de 550 kg/m3), et le MFP 10 mm Woodego. Ces panneaux sont faits de fibres de bois denses, pressés à chaud, classés E1 (classement européen indiquant une faible présence de formaldéhyde). Le premier est utilisé en contreventement extérieur et fait office de pare-pluie, il est directement cloué sur l'ossature bois. Le deuxième est utilisé en contreventement intérieur, également cloué sur l'ossature. L'étanchéité à l'eau des joints de 4 mm entre chaque panneau est réalisée avec du mastic et du scotch pour le premier, l'étanchéité à l'air entre les panneaux de MFP est réalisée avec du scotch. Le contreventement intérieur permet de passer avec une fibre de bois pare-pluie extérieure, qui renforce l'isolation et coupe les ponts thermiques devant les montants.

Nous utilisons également des panneaux d'Agepan bouvetés pour contreventer nos toitures lorsqu'elles sont faites de chevrons porteurs, c'est-à-dire sans ferme ni pannes.

 

Contreventement intérieur avec des panneaux de Pavaplan 3F 8 mm.

 

Les panneaux de plancher

Pour contreventer dans le plan horizontal nos solivages, nous utilisons des panneaux MFP écologiques (ép.18 mm), avec très peu de formaldéhyde. Comme ces panneaux sont souvent conservés apparents, notamment à l'étage, avant un revêtement final, autant qu'ils soient le plus propre possible.

Panneaux de MFP Woodego 18 mm (classé E1).

 

L'isolation

Nous travaillons presque exclusivement avec de la ouate insufflée, en différentes densités selon la structure (murs, rampants, plafonds/planchers). C'est à notre connaissance l'isolant écologique présentant le meilleur rapport qualité/prix. La ouate est en outre très performante en thermique d'été (bon déphasage), tout comme la fibre de bois, que nous utilisons également, en différentes densités selon que nous l'utilisons en toiture comme pare-pluie et isolant complémentaire, ou en murs. Nous utilisons parfois le liège en vrac pour des planchers de rez-de-chaussée, lorsque nous sommes sur un hérisson. Nous utilisons également du Métisse (panneau fabriqué à partir de fibres de textiles recyclées) pour isoler les vides difficile à insuffler, mais également des rouleaux de chanvre/coton de la marque française Isonat.

 

Ouate de cellulose déposée à plat (35 kg/m3).

 

L'étanchéité à l'air

Nous apportons un grand soin à l'étanchéité à l'air (nous nous sommes formés en Allemagne, chez Pro Clima), que nous réalisons avec des films papier ou en polyéthylène. Tous les raccords sur les menuiseries, les refends, les poutres faîtières, les sablières, les pannes, les fenêtres de toit sont scotchés, agrafés, collés. Nous testons par ailleurs notre mise en œuvre à l'aide d'un appareil, le Wincon (photos ci-dessous), qui permet de déceler avant la pose des parements d'éventuels défauts d'étanchéité, que nous pouvons encore corriger. Cette phase est primordiale quand il s'agit de faire des bâtiments basse énergie. Le Wincon est un gros ventilateur qui permet de mettre l'habitat en dépression (50 pa), et de mesurer ensuite à l'aide d'une pipette crachant de la fumée les éventuelles fuites d'air (photo à droite ci-dessous). À ne pas confondre avec le test du Blower-door, qui lui permet (selon le même principe), de valider scientifiquement les défaut d'étanchéité à l'air d'une construction. Le Wincon est un bon outil pour les charpentiers car il leur permet de contrôler la mise en œuvre de leur étanchéité à l'air.

 

 

Les menuiseries

Nous travaillons essentiellement avec les menuiseries Bildau, en double ou triple vitrage. Elles sont évidemment toutes éligibles au crédit d'impôt (Uw inférieur à 1,3), fabriquées traditionnellement (assemblages mécaniques) en pin, avec des dormants de 79 mm. Les double et triple vitrages sont à faible émissivité, avec lame d'argon. Nous posons toutes nos menuiseries en tunnel, au nu extérieur des murs autant que faire se peut, pour limiter les ponts thermiques. Nous pouvons également proposer des menuiseries en mélèze, ou en chêne. L'étanchéité à l'air, à l'eau et l'isolation est assuré par un compriband spécifique, l'Illmod Trio.

 

Coulissant en pin, coffret en Trois Plis mélèze pour l'habillage du caisson du volet roulant, couvert d'une feuille de zinc. Nous privilégions la pose des coffrets des volets roulants ou des stores à lamelles à l'extérieur de la structure, en dehors de l'enveloppe, pour éviter les ponts thermiques et les éventuels défauts d'étanchéité à l'air.

 

Les tuiles

Nous travaillons exclusivement avec des tuiles en terre cuite, grands ou petits moules. Nous pouvons également réaliser des couvertures en tavaillons.

 

Couverture en tuiles écailles (Trièves).

 

Les finitions intérieures

Nous réalisons parfois les parements intérieurs, exclusivement en Fermacell (panneaux de gypse et de cellulose). Nous proposons également des solutions plus rustiques, avec du Douglas raboté une face et calibré, ou encore des lambris lames larges.

 

Le bardage

Nous posons des bardages rainures et languettes en Douglas (photo), parfois des bardages ajourés avec des lames de mélèze, ou encore des panneaux de Trois Plis mélèze 19 mm. Toutes les solutions peuvent être étudiées. Quant au traitement du bardage, nous n'y sommes pas favorables d'un point de vue technique. Ensuite tout est affaire de choix esthétique. Le bois se protège par lui-même en grisant, ce qui forme une fine pellicule. Ce grisaillement sera plus ou moins important si il y a des dépassées ou non, si la façade est sud ou est, en Bretagne ou dans les Alpes, si le bardage est posé verticalement ou horizontalement. Il existe certes des produits de traitement, mais à quoi bon lutter contre les éléments ? En outre il faudra passer et repasser souvent, tous les trois à cinq ans. Un coût qu'il faut anticiper, et de l'huile de coude chaque été !

 

 

Ci-dessous vieilles planches d'une cabane de montagne dont la partie supérieure est protégée par une dépassée de toiture.

 

* L'aubier est la partie tendre du bois, sous l'écorce, la plus sensible aux champignons et aux insectes.

 

Les panneaux résine-bois

Nous utilisons aussi des panneaux type Fundermax, soit en vêture totale, soit pour certaines parties du bâtiment. Ces panneaux de 8 mm 'épaisseur ont une très bonne durabilité. Ils sont composés de fibres cellulosiques et de résines de polyuréthane acrylique durcies.